Une amour d'adolescent, mon FLEXILETTE

**Nobody** Dim 17 Oct - 9:09

Bonjour,

Mille neuf cent soixante, j’ai 16 ans, je travaille déjà depuis deux ans, je donne la très maigre paye que m’alloue les PTT à mes parents, on faisait comme cela à l’époque...

Bref, j’étais fauché comme les chaumes de Beauce, mais j’avais de temps en temps des pourboires, modestes, mais je n’y touchait pas et surtout, je n’en parlais pas !

Je lorgnais sur un appareil photo un peu plus musclé que l’Agfa Silette, le plus bas de gamme de chez Agfa, viseur Galilée basique, trois vitesses 30/60/125 de seconde. Il fallait faire avec.

Puis un jour pas comme les autres, je passe au rayon photo du BHV qui à l’époque jouait du coude pour être au dessus du panier. La concurrence proche les boostait.

Le rayon AGFA était très bien tenu par une créature de rêve, un port altier, une présence, mais malgré tout son charme, mon intérêt était plus attiré par un appareil que la marque venait de sortir, avec plein de choses qui me faisaient baver, mais de plus c’était un TLR.

TLR ou Twin Lens Reflex, c’est à dire inspiré du Rolleiflex, mais en 34 x 36 mm, plus dans mes capacités financières, et surtout à un prix qui ne faisait pas exploser ma très petite tirelire....

Pensez, un REFLEX ! Et je pouvais presque me l’offrir. J’ai trouvé un boulot d’emballeur en plus de celui de télégraphiste qui était le mien.

Et un beau jour, un très beau jour, je m’adresse à la créature de rêve, qui je ne le savais pas encore, serait une collègue de travail, avec qui j’allais nouer des relations amicales pendant une vingtaine d’années.

Donc, je m’offre cet appareil, le Roi n’était pas mon cousin ! Je le possède encore, et j’ai initié ma fille à la photo avec lui, et je pense en faire autant avec mon petit fils, sa première bobine argentique sera faites avec lui.

Maintenant je vous le présente :

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Il a fière allure, non.

Ses caractéristiques

Optique 1:2,8 f:45 mm Color Apotar

Obturateur de la pose B au 1/500 de seconde

Viseur reflex, ici capuchon fermé :

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Ce viseur est une pure merveille, ils ont osé, le verre de visée n’est pas du verre mais du polycarbonate, bien plus lumineux que du verre dépoli, et bien moins cher à produire. Une portion de loupe à la base très finement dépolie mais sans perte de lumière.

Télémètre inventé par le génial LucienDODIN, le télémètre à champs coupés, ou prismes croisés.

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Ici net :

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Ici hors netteté

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Une loupe assure la mise au point précise

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Un véritable viseur sportif de type Galilée corrigé

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Une rampe de mise au point a déplacement rectiligne alors que les appareils simples avaient la lentille frontale rotative

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Un barillet de vitesses du 1/500 à la pose « B » avec toutes les vitesses lentes...

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Un chargement sans surprise, tout à fait classique chez AGFA

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Le levier d’armement bizarrement placé à gauche, il faut s’y faire, mais ce n’est pas rédhibitoire

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Le compteur à la mode germanique est u décompteur qui donne le nombre de vues restantes

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La vision de l’appareil quand on a la courroie autour du cou, quelle gueule !

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Il n’y a pas eu beaucoup d’appareil TLR en 24 x 36, et celui-ci semble rare, je ne le lâcherais pas facilement, il m’a beaucoup plu et me plait toujours autant, la technique a évolué, mais le charme de ce produit n’a pas pris une ride…

Son seul gros défaut: Le montage des accessoires par emboitement, parasoleil en plastique qui en tombant ne faisait aucun bruit…

C'est à cet appareil que je dois les images de mes parents aujourd'hui disparus, je passais pour le fondu de la maison, je me faisais au moins une bobine par semaine, alors que la moyenne nationale culminait à une demi bobine par an…
Puis je me suis lié d'amitié avec un autre fada qui partageait ma passion, et cela fait cinquante ans que notre amitié dure, mais ce "salopio" avait le droit d'utiliser le Foca à optiques interchangeables (même s'il n'avait que le 50 mm de base, IL POUVAIT CHANGER D'OPTIQUE), de son Papa, et pour moi le vers est entré dans le fruit, mais cela est une autre histoire que je vous raconterai bientôt.

AGFA, aujourd’hui disparue était une marque attachante, leur stand à la KIna était pharamineux, une pièce entière représentait le Nautilus du Capitaine Némo, version Disney, en grandeur, tout en image holographique avec une grande quantité de lasers, inoubliable. Ils louaient un bateau de croisière sur le Rhin, décoré à leurs couleurs, réservé à leur personnel et à la presse. Quelle époque, et j’y étais...

**Foxy** Dim 17 Oct - 9:22

Superbe cet Agfa et superbe reportage (comme d´habitude)

Encore une fois un grand merci Jef!

Invité Dim 17 Oct - 9:52

Il manque juste une photo (ou deux) de la créature de rêve. sors

**klee** Dim 17 Oct - 9:59

Il a l'air chouette et simple cet appareil !!
Merci pour le partage Nobody !! applaudi

**Moriknroll** Dim 17 Oct - 11:24

On ne s'en lasse pas. Merci Nobody applaudi

**Nobody** Dim 17 Oct - 12:08

big' a écrit:Il manque juste une photo (ou deux) de la créature de rêve.

Je vous laisser imaginer, c'est encore mieux.

La malheureuse a été l'objet de toutes les convoitises, le machisme n'est pas mort, elle en a souffert.

C'était la plus charmante des belles femmes, nous avons lié une belle amitié, mon épouse et moi avec cette collègue, peut-être parce que très amoureux de ma moitié, je ne lui ai pas fait d'avances lourdingues comme mes collègues.

Quand j'y repense, cette période de ma vie a été très belle, toutes mes passions réunies, un milieu de spécialistes très pointus, et sans fausse modestie, j'y tenais bien ma place.

Déjà pour entrer dans cette spécialité, il y avait un concours d'entrée, une sorte de Baccalauréat de la photo et je m'en suis sorti haut la main.

Je m'en suis fait virer quelques années plus tard, je vous raconterais comment dans un autre post, j'ai été "Licencié BHV"

Mais comme on dit "Quel pied" ! affraid

**Nico** Dim 17 Oct - 12:37

j'apprends plein de choses par ici, merci pour ce reportage.

Je laisse donc mon imagination débordante faire le reste quant à la belle créature. Heureux